LES FONCTIONNEMENTS DE GROUPE ET LA PENSÉE. PHILOSOPHER DANS LES QUARTIERS.
Pendant l’été on m’a proposé de travailler dans des quartiers pour faire des « maraudes philosophiques ». L’idée c’est d’aller à la rencontre des jeunes et d’établir des dialogues avec eux. J’aime bien les défis et je sais que me bousculer un peu m’a généralement beaucoup appris et fait progresser, alors j’ai sauté sur l’occasion.
Accompagnée tantôt d’un ami bibliothécaire, tantôt d’un ami metteur en scène nous arpentons ainsi les cités HLM de Saint-Claude ans le Jura et de Besançon dans le Doubs. Dans ces deux villes, ces quartiers sont connus sous un même nom évocateur : le petit Chicago.
Depuis quelques années, je me mets dans la peau de Socrate. Je vais à la rencontre des personnes et les questionne pour connaitre leurs pensées. Ce n’est pas simple, car en général nous ne savons pas trop ce que nous pensons, nous répétons des idées entendues ici ou là. Nous les avons adoptées, car elles nous rassurent en nous apportant un semblant de certitude. Nous nous y agrippons souvent faute de mieux. Ce fonctionnement cognitif n’est pas propre aux dogmatismes religieux, on le trouve dans tous les milieux sociaux et culturels. C’est une tendance de l’esprit humain à laquelle nul n’échappe.
L’exercice proposé consiste à ne pas se contenter de ces certitudes qui rassurent, mais de prendre le temps de les questionner, de comprendre, leur origine, leur fondement, leurs conséquences, leurs limites, de les critiquer aussi et de les problématiser.