Atelier philosophique avec des agriculteurs qui pensent qu’il est temps de se poser, de réfléchir ensemble au sens de leur métier et à la possibilité de changer les pratiques pour transformer le monde dans lequel nous vivons.
Après un passage poétique par la Caravane obscura qui a permis de regarder les vignobles d'Arbois sous un autre angle - merci aux artistes Christelle Fillod et Janice Wi pour cette expérience - les agriculteurs participants ont proposé de se questionner sur la diversification des pratiques agricoles.
Pourquoi en effet s’enfermer dans une filière : vin, comté ?
Au bout du compte la spécialisation qui a été mise en place afin d’augmenter la productivité, afin d’être plus efficace et de gagner du temps a aussi conduit à des conséquences néfastes : chacun s’enferme dans sa logique sans voir ce que fait son voisin, les terres s’appauvrissent et les paysans s’endettent à force de vouloir produire toujours plus.
Pour éviter ces dérives certains viticulteurs se mettent à varier leurs pratiques, par exemple certains se font aussi éleveurs de volailles ce qui permet d’éviter de mettre des pesticides dans les vignes (les poulets en liberté débarrassent les feuilles des parasites)
Mais il n’est pas facile de changer les pratiques, de sortir des sentiers battus, de se questionner, d’aller voir ce qui se passe à côté. Il faudrait prendre le temps de dialoguer davantage.
Dans cet univers professionnel que je découvre, on a des difficultés à s’écouter comme partout ailleurs ! Et comme dans beaucoup d’endroits les femmes ont un peu plus de mal que les hommes à prendre la parole en public. Mais il suffit de les solliciter pour qu'elles proposent leurs idées.
Finalement les fonctionnements des humains que nous sommes me semblent donc comparables qu’on se trouve avec des jeunes des quartiers, avec les publics de médiathèque, en prison, en milieu hospitalier, en entreprise, même si les problématiques diffèrent évidemment beaucoup.
C’était la première fois que je philosophais au milieu des bouteilles et des tonneaux de vin !
Merci à la Confédération Paysanne du Jura, merci à Steve et Celine Gormally pour leur accueil.
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